Depuis le 1er janvier 2025, le paysage immobilier français de la location doit se conformer à une nouvelle exigence : l’interdiction de louer des logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE). Cette nouvelle obligation bouleverse les stratégies de nombreux propriétaires bailleurs et les reconduit à repenser leurs projets de location. Cette mesure, introduite par la loi Climat et Résilience s’inscrit dans une démarche vertueuse de transition énergétique et de réduction significative de l’empreinte carbone du secteur du bâtiment. Mais comment est-elle perçue au juste par les porteurs de projets locatifs ?
Interdiction de louer des logements classés G : entre résistance et adaptation
Les derniers sondages révèlent une réalité complexe et nuancée des réactions des propriétaires bailleurs face à cette nouvelle réglementation. Selon l’étude menée par Guy Hoquet L’Observatoire Location dont les résultats sont parus au travers d’un communiqué de presse le 23 janvier 2025, seul un quart des propriétaires de logements classés G envisagent sereinement des travaux de rénovation énergétique. Cette faible proportion traduit les nombreuses réticences du secteur immobilier. Complexité administrative, coûts élevés des travaux, DPE surestimé, méconnaissance des aides à la rénovation énergétique, incertitudes réglementaires constituent autant de freins à la transition énergétique. Un quart des bailleurs maintiennent même leur intention de louer sans effectuer une rénovation énergétique, n’ayant pas de scrupule à défier ouvertement et illégalement la nouvelle réglementation.
Selon un sondage de PAP (Particulier à Particulier) publié aussi le même mois, un tiers des propriétaires souhaite « ne rien faire ». Quant à 40 % des bailleurs, toujours selon l’étude de Guy Hoquet l’Immobilier, ils préfèrent se délester de leurs biens immobiliers énergivores malgré une décote certaine. Enfin, 7 % laisseront leur logement vacant.
Rénovation énergétique : quelles stratégies et quelles perspectives dans un tel contexte ?
À n’en pas douter, le marché locatif se situe désormais dans un tournant décisif. Les propriétaires oscillent entre obligations légales et contraintes économiques. Les études de PAP et Guy Hoquet L’immobilier dévoilent des stratégies diversifiées. Certains misent sur la rénovation, d’autres sur la vente et quelques-uns sur des stratégies permettant de contourner illégalement la loi, ce qui les expose à de lourdes sanctions. Des contrôles sont programmés par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF). Cet état d’esprit est renforcé par la situation du marché locatif actuel. Extrêmement tendu, l’état actuel de ce marché joue en leur faveur : 55 % des locataires se déclarent prêts à accepter un logement classé G, soit une passoire thermique, ce qui confirme la pression actuelle en termes de location immobilière de logement.
Néanmoins, 75 % de ces mêmes locataires n’hésiteront pas à entreprendre une action en justice contre le bailleur pour obtenir la réalisation de travaux, ce qui démontre une meilleure prise de conscience collective des enjeux énergétiques, et ce, malgré l’instabilité réglementaire et le manque de consensus des annonces dans ce domaine.