Non, les passoires thermiques n’attirent pas forcément les ménages les plus modestes, bien au contraire. C’est ce que révèle la publication issue de l’Observatoire Crédit Logement / CSA intitulée « Le marché des crédits immobiliers 1er trimestre 2024 ». Selon cette étude, ce sont les ménages aux plus forts revenus qui optent le plus souvent pour un tel achat. Cette tendance s’explique par la baisse des prix des logements les moins bien notés au DPE, une opportunité pour les ménages les plus aisés, soit ceux qui peuvent financer les projets de rénovation énergétique. Le point sur cette publication de l’Observatoire Crédit Logement / CSA en date du 16 avril 2024.
Les logements de classe F ou G au DPE sont-ils la cible des acquéreurs les plus aisés ?
Selon l’Observatoire Crédit Logement / CSA, les ménages disposant des plus hauts revenus, soit cinq fois le SMIC, sont ceux qui se lancent davantage dans l’acquisition de passoires thermiques, soit les logements les plus énergivores et les moins bien notés au DPE. Ce phénomène, qui peut étonner au premier abord, s’impose pourtant en toute logique : les acquéreurs les plus aisés peuvent se lancer dans une rénovation énergétique performante, telle qu’elle est recommandée dans l’audit énergétique de vente, projet coûteux qui, même s’il bénéficie d’aides de l’État, conserve tout de même un reste à charge particulièrement élevé.
Les passoires thermiques apparaissent à des prix de plus en plus abordables actuellement
L’acquisition des passoires thermiques par les acquéreurs les plus aisés est accentuée aussi par la baisse constante des prix des logements les moins bien notés au DPE, ce qui confirme l’influence de la valeur verte sur le marché immobilier actuel. À titre de comparaison, les logements de note F ou G au DPE se sont vendus respectivement 3,5 % et 5,4 % moins cher que ceux de classe D en 2022 et 6,3 % et 9,7 % moins cher que ceux de cette même classe en 2023. Cette prédominance de la valeur verte sur le marché immobilier se constate d’ailleurs partout en France et même dans les zones tendues. De plus, les logements de classe A ou B au DPE se vendent 11 % au-dessus de la moyenne du marché et les passoires thermiques 4 % en-dessous.
En région Bretagne, l’impact du DPE sur les prix au m2 des biens immobiliers de note F et G par rapport à la note D était de - 5,3 % et de - 5,6 % en 2022 et de - 10,3 % et - 13 ,1 % en 2023.