Éradiquer les logements les plus énergivores dits passoires énergétiques est un objectif majeur du gouvernement qui s’est concrétisé par de nombreuses mesures prises au sein de la loi Climat et Résilience.
Parmi elles, l’interdiction progressive de les louer qui sera appliquée dès le 1er janvier 2023 alors qu’en ce mois d’août 2022, c’est le gel des loyers de ces logements, classés F ou G au DPE, qui entrera en vigueur à compter du 24 août 2022.
Mais au fait, les passoires énergétiques, combien sont-elles sur notre territoire et combien seront concernées par l’interdiction de louer ? Une étude de l’ONRE parue au mois de juillet dernier nous éclaire.
Logements classés F ou G au DPE : leur nombre dépasse les prévisions du gouvernement
Non, le nombre de passoires énergétiques n’est pas de 4,8 millions comme l’estimait le gouvernement apparement trop optimiste. En fait, l’ONRE, soit l’Observatoire national de la rénovation énergétique, par une étude très pointue, a conclu à un total de 7,2 millions réparties en résidences principales (72 %), en résidences secondaires (17 %) et en logements vacants (11%).
L’ONRE nous apprend aussi que les passoires énergétiques sont le plus souvent des maisons individuelles en raison de leur compacité plus élevée ainsi que de leur utilisation courante d’énergie polluantes pour le chauffage.
Par ailleurs, les logements de faible surface (moins de 30 m2) sont aussi les plus consommateurs d’énergie. En effet, ils sont en général occupés par davantage de personnes et en plus, comptent proportionnellement davantage de parois soumises à des déperditions thermiques par rapport au mètre carré de surface habitable.
Qui plus est, 22 % des passoires énergétiques se situent dans le parc locatif privé et 6 % dans le parc social.
Gel des loyers, interdiction de louer : de nombreux bailleurs seront concernés
Au vu des conclusions de l’étude de l’ONRE, pas de doute, les bailleurs touchés par l’interdiction d’augmenter le loyer de leur bien, mesure applicable à compter du 24 août 2022 ainsi que par l’interdiction de louer, dès le 1er janvier 2023, seront très nombreux.
Pour cette dernière, 140 000 du parc locatif privé seraient concernés, à moins que leurs propriétaires les rénovent, et 51 000 du parc social.
Pour rappel, l’interdiction de louer débutera par les logements ayant une consommation d’énergie supérieure à 450 kWh/m2.an (une partie des logements classés G au DPE) pour ensuite concerner toutes les locations classés G en 2025, classées F en 2028 et classées E en 2034.